Réflexions et débats
Pour entrer dans le débat qui mène à la Fédération européenne
Éléments d’une réflexion de fond :
Aliénor BALLANGÉ
La démocratie communautaire – Généalogie critique de l’Union européenne
Éditions de la Sorbonne
Collection Essais
Parution : février 2022
246 pages
ISBN 979-1-0351-0676-8
Ne commenter l’actualité européenne qu’à partir des seules sciences politiques, économiques ou juridiques, fait courir le risque de réduire l’histoire de l’Union européenne à ce qu’est l’UE aujourd’hui, selon une lecture téléologique et déterministe du processus d’intégration qui rabat l’histoire plurielle et controversée de la construction européenne sur le discours hégémonique actuel et le constat d’un « déficit démocratique ». Ce livre l’écarte, en examinant les discours des théoriciens et des praticiens de la construction européenne afin de préciser le rapport de l’Europe politique à son ou ses peuples. À la naissance du projet communautaire et jusqu’aux premières élections des députés européens au suffrage universel en 1979, l’intégration européenne n’a reposé sur aucun « peuple constituant ».
Pourtant, l’idée d’une démocratie spécifiquement européenne affleure déjà dans les trois courants idéologiques qui s’affrontent dès l’entre-deux-guerres autour de leur définition du « bon gouvernement » de l’Europe. De leur impossible synthèse est née une crise politique qui n’a cessé d’agiter l’Europe, particulièrement depuis une dizaine d’années. Les personnalistes (français) ont défendu une vision « communautaire » de la démocratie, tandis que les fédéralistes (italiens) en ont appelé à l’émergence d’une démocratie « populaire ». À ces deux généalogies s’est ajouté le courant ordo-libéral, soutenant une démocratie « de marché » constituée par et pour des « citoyens-consommateurs ». Or, si ce courant idéologique semble être aujourd’hui devenu hégémonique, Aliénor Ballangé défend dans ce livre l’idée que la démocratie européenne contemporaine résulte à la fois d’une dialectique complexe entre idéologies personnaliste, fédéraliste et ordolibérale, et d’une intense circulation de ses acteurs au sein de ces différents réseaux.
Ces tensions – qui font à la fois la richesse et la complexité du modèle démocratique communautaire – ne se comprennent qu’à la lumière des discours concurrentiels qui ont sédimenté le modèle politique actuel. La généalogie « française », c’est-à-dire personnaliste et communautaire, de la construction européenne est abordée dans la première partie de l’ouvrage. Étudiée dans la deuxième partie, la généalogie « italienne », hamiltonienne et populaire, porte le premier discours défendant une intégration par le « peuple européen ». La généalogie ordolibérale et conservatrice de la construction européenne occupe la troisième partie de l’ouvrage. A partir des notions de « constitution économique européenne », de « marché institutionnel » et d’« économie sociale de marché », elle aborde le rapport complexe que la théorie ordolibérale entretient avec la démocratie.
Matthieu CALAME
La France contre l’Europe – Histoire d’un malentendu
Éditions Les Petits matins
Collection Essais
Parution : janvier 2019
156 pages
ISBN 978-2-36383-259-7
Si l’UE actuelle reste une confédération lâche et sans grande capacité d’action, c’est principalement parce que, durant un demi-siècle, les gouvernements français successifs n’ont eu de cesse de bloquer une intégration politique réelle afin de conserver une illusoire souveraineté en matière de politique étrangère, mais aussi sur le plan budgétaire et social.
Pour justifier ce comportement ambigu, intellectuels et politiciens ont brandi l’épouvantail d’une Europe réduite à l’état de « grande Suisse ». Mais, tout bien considéré, l’histoire de la confédération helvétique au XIXe siècle évoque par maints aspects le défi européen d’aujourd’hui : ligue médiévale marginalisée au moment où se constituent les puissances européennes, elle a dû, pour survivre, se transformer en État-nation multiculturel.
Au moment où la lutte pour l’hégémonie mondiale est engagée entre les grandes puissances – États-Unis, Russie, Chine, Inde –, il devient nécessaire d’accomplir le grand saut fédéral et de se constituer en État-nation européen. Il est plus que temps pour la France de sortir de l’hypocrisie – s’il n’est pas déjà trop tard.
Anne-Marie THIESSE
La création des identités nationales – Europe XVIIIe-XXe siècle
Éditions du Seuil, 1999 (2001 pour la bibliographie mise à jour)
Collection Points, Histoire
Parution : mars 1999 (octobre 2001 pour la bibliographie mise à jour)
311 pages
ISBN 978-2-02-041406-7
Les identités nationales sont des constructions. La liste des éléments de base d’une identité nationale est connue : des ancêtres fondateurs, une histoire, une langue, un folklore. Sa mise au point fut l’œuvre commune menée en Europe durant les deux derniers siècles. Le militantisme patriotique et les échanges transnationaux d’idées ont créé des identités toutes spécifiques, mais similaires dans leur différence.
De l’invention des épopées barbares à la conception des musées d’ethnographie, de l’élaboration des langues nationales à celles des costumes typiques, cet ouvrage retrace la fabrication culturelle des nations européennes.
Dominique SCHNAPPER
avec la collaboration de Christian Bachelier
Qu’est-ce que la citoyenneté ?
1re édition 22 février 2000, 2e édition, octobre 2004
Collection Folio Actuel (n° 75)
320 pages
ISBN 9782070411894
Le terme de citoyenneté est galvaudé. Jugé passéiste il y a vingt ans, il est aujourd’hui comme un talisman que l’on brandit pour appuyer toute revendication. Ce terme a pourtant un sens historiquement précis : l’appartenance à une communauté politique autonome, définissant des droits et des devoirs.
Il n’en reste pas moins que les grandes traditions politiques l’ont interprété différemment, lorsqu’il s’agit d’articuler la citoyenneté à l’individu, à la nationalité, aux croyances religieuses, aux inégalités sociales, aux traditions historiques et communautaires. C’est donc l’histoire, les idéologies, la sociologie de la « citoyenneté » que retrace cet ouvrage qui est en soi un véritable manuel contemporain d’instruction civique.
Suivre le débat permanent :
IL FEDERALISTA rivista di politica
LE FÉDÉRALISTE revue de politique
THE FEDERALIST a political review
Édition italienne: trois numéros par an.
Édition anglaise: un numéro par an (trois numéros jusqu’en 2008).
EDIF
via Villa Glori 8
IT-27100 Pavia
www.thefederalist.eu
publius@thefederalist.eu
Fondée en 1959 par Mario Albertini et un groupe de militants du Mouvement fédéraliste européen, la revue « Le Fédéraliste » paraît en italien de 1959 à 1961, puis, avec l’unification des organisations fédéralistes, en français de 1962 à 1974. Elle reprend sa publication en italien en 1975 et depuis 1984 également en anglais.
Contributeurs et traducteurs sont les bienvenus…
The Federalist Debate
Jean MARSIA
Une constitution fédérale pour les États-Unis d’Europe. Pourquoi et comment ?
273 pages
Édition Filigranes, 2020
Avenue des Arts, 39
BE-1040 Bruxelles
Tél: +32 2 511 90 15
www.filigranes.be
ISBN 9782960255300
Après avoir rappelé pourquoi l’Europe a besoin d’une gouvernance fédérale, ce livre répond à deux des questions les plus fréquemment posées à l’auteur lors des 175 exposés qu’il a prononcés depuis 2015 : « En quoi consisteront les États-Unis d’Europe ? » et « Comment pourraient-ils advenir ? ».
L’Union européenne (UE) ne peut assurer notre défense et notre sécurité. Les 250 milliards € qui ont été dépensés en 2019 par les États-membres de l’UE au titre de la défense n’ont pu générer que 5 à 6 % des capacités militaires des États-Unis d’Amérique. Sans leurs moyens de renseignement, de télécommunications et de transport stratégique, nous sommes incapables d’agir. Or, le terrorisme islamiste et des autocrates agressifs se sont imposés sur la scène mondiale.
Avec une constitution et une loi fondamentale, nous pourrions progressivement redevenir autonomes, souverains et indépendants, afin d’assurer le rayonnement de nos valeurs, la protection de nos intérêts et l’avenir des générations futures d’Européens.
James MADISON, Alexander HAMILTON, John RAY
The Federalist
1788
Lire en ligne (en anglais)
Traductions françaises :
Alexander Hamilton, John Jay et James Madison, Le Fédéraliste (1788)
Economica, Paris, 1988
788 pages
ISBN 978-2-7178-1570-2
Alexander Hamilton, John Jay et James Madison, Le Fédéraliste (1788)
Classiques Garnier, Paris, 2012
648 pages
ISBN 978-2-8124-0565-5
« Le Fédéraliste » est une compilation des “Federalist Papers”, une série de 85 articles plaidant pour la ratification de la Constitution des États-Unis, d’abord publiés en série dans les journaux de la ville de New York. Rédigés par James Madison, Alexander Hamilton et John Jay sous le pseudonyme collectif « Publius » (en mémoire du consul romain Publius Valerius Publicola), ils exposent la philosophie et la motivation du concept de fédéralisme à l’origine de la Constitution américaine.
http://www.juspoliticum.com/article/Le-Federaliste-revisite-539.html